La Caravane a été invitée à participer au meeting international antiraciste 2017 de l’ONG italienne Arci. Ce rassemblement annuel vise à réunir les militants de cette association culturelle et humanitaire et à favoriser les contacts pour des actions en cours et à venir en Italie et dans le monde. L’exposition a ainsi été admirée par de nombreux participants.

Ce rassemblement a aussi été l’occasion de parler du conflit qui mine la Syrie depuis six ans et de remettre certaines pendules à l’heure dans un pays où la question syrienne est souvent mal comprise et mal interprétée. Par exemple, lors d’une « conversazione sulla Siria », le journaliste Fulvio Scaglione est intervenu dans le débat avec une analyse essentiellement géopolitique du conflit syrien. Pour lui, qui n’a pas dit un mot des manifestations du printemps syrien de 2011 ni de la répression et des bombardements menés par le régime de Bachar Al Assad, la situation actuelle résulte des manœuvres des grandes puissances régionales et internationales pour contrôler le pays. Mohamad Al Roumi, de la Caravane culturelle syrienne, a vigoureusement contesté cette analyse qui, dit-il, gomme les aspirations démocratiques du peuple syrien et la responsabilité de ce « régime criminel ». Najah Al Bukai, artiste-peintre de la Caravane a également fait part de son expérience, lui qui a été emprisonné à trois reprises comme « terroriste » pour avoir participé aux manifestations de 2011 à 2014. Après avoir été torturés, a-t-il expliqué, les prisonniers sont assassinés car il n’y a pas suffisamment de place pour les garder en vie. Il y a tellement de morts que ceux-ci sont brûlés dans des fours crématoires, comme celui qu’ont photographié les militaires américains. Lui-même a dû charger les morts dans un centre d’incarcération à Damas, du numéro 5535 au numéro 5873, dûment inscrits sur les cadavres comme le faisaient les nazis. Il a eu la chance d’être libéré grâce à des pot de vin et a pu fuir ce régime. Aujourd’hui, il vit en France où il a obtenu pour sa femme, sa fille et lui le statut de réfugiés. Il a fait circuler ses croquis de prison montrant l’horreur de ce qu’il a vécu, qu’il s’apprête à publier.

Le dernier jour, les artistes de la caravane, très heureux de l’accueil qui leur a été dispensé, ont offert un repas syrien qui a, comme d’habitude, été très apprécié. Des contacts ont été noués pour une tournée italienne en 2018.